- Poètes Marocains: Ali Sadki dit : Azaykou

 

Poètes amazighs marocains

 

Ali SADKI dit AZAYKOU     est poète-écrivain marocain né en 1942, originaire de la tribu bérbère izouka entre agadir et tiznit. Ayant decroché son baccalauréat, il obtint sa licence en histoire-géographie en 1968. Il est parti par la suite en France ou il rejoignais l'école des hautes études et l'enseignement du berbère de Lionnel Galand à Langues O.

De retour à Rabat, il active dans une association (amrec), alors débuta une nouvelles ère de créativité de ali sadki,  il publia arraten "scription" et imouzer "cascades" une anthologie poétique. C'est lui qui ramena la lyrique berbère au stade de l'écrit au Maroc.

Azaykou, publia par la suite dans un autre organe, une partie d'une étude sur la place qui devait revenir à la langue berbère celle-ci ,le conduit en prison où il passa une année.

Ali SADKI, est l'un des ténors de la poésie marocaine amazighe, il contribua de par sa vocation d'historien à l'émancipation de la culture et identité amazighes au Maroc.

Il décéda le 10 Septembre 2004 suite à une longue maladie

article inspiré du site monde berbère.

lien: http://www.mondeberbere.com

 

voici un de ses poèmes:

Yat ( yiweth)

Skerx x tayri nnem tawargit ddemx asent
Skerx tifrawin ayyelx, akal ur usin
Ma yusi ul inu, ghinn, is ghin a-yyit amun ?
Skerx en tigwemma gh itran, ufent ljent ...
Ur a sul zêrrax mdden, nkkweni ka sul illan
Ghass lli gh rix a kem ghwih gh ufus afasiy,
Nssudu flillis nddu s wasif n igenwan
Nekcem gisen aghad n tayri nefsi gisnt
Ghass an ad tsittit udem d as iyyi tiwit
Tasi d wayyâd ur jjin d nekkin at issnen
Tiwit tasga nu tldi d ghilli gh n tellit
Afus nnem att in igren gh wammas n tillas
Rzêmx allen inu, kemmi swant kem tillas,
Rzêmx allen inu, tawargit ur a tt neqqway.

Ali Sidqi Azayko,
Bariz 4/3/1971



traduction en français

Une

J'ai fait de mon amour pour toi un rêve ; j'y plonge ...
Et m'étant créé des ailes, je me suis envolé.
La Terre ne porte pas un aussi haut fardeau
Que celui que porte mon âme.
L'espace peut-il le contenir ?
Oui, j'ai bâti des demeures sur des étoiles plus belles
Que tous les paradis.
Je ne vois plus personne, il n'y a plus que nous deux.
Quand je voulus te prendre la main droite,
Nous enfourchâmes la brise et partîmes pour la lointaine
Voie Lactée.
Nous flamboyâmes d'amour et nous désintégrâmes.
Mais alors tu changeas cette face fascinante ;
Tu t'affublas d'une face amère qui m'était inconnue.
Tu lacéras mon torse, extirpant ce cœur où tu habites,
Tu le jetas dans les ténèbres...
Mais j'ouvris mes yeux et vis que le rêve se dissipait !

Ali Sidqi Azayko,
Paris, 4/3/1971
Traduction de M. Khaïr Eddine, al-Maghrib, n°1063, 21-22/12/1980
.

article tiré du site miss-amazigh .

 

Autre poème de ali azayko

Awal inu gan amazigh
Ur ten issen yan
Usin ur d imik
Mad izdâren a sers ihûc?
Nekki ka bda ittyagalen
Awal nnex uglen,
Izakaren gh umggrêd
Ils inu ddren ukan,
Ar ukan sawalen
Ger iderdâr ur rmin
Taguri irufan Iqqan d a ttengh irafan
Awal inu gan amazigh
Ur ten iri yan Kra nnan iga tawargit
Iddu flen ax
Isemd iyyi d inna :
Han ur ssar iffagh,
Kra nnan
Kigan ad ikwti wawal nnun
Mdden ugin ad akw
Adên mekli tudênt
Awal inu gan amazigh
Ran a sul rêzin
Azemz ifessi
Sserghin gh ulawen takat
Gin itran
Mnaggaren
Gh igenwan nnex

 

traduction en français

 

Amazigh est mon verbe,
Nul ne le comprend.
Porteur de tant de sens,
Qui pourrait danser dessus ?
Seul, sans cesse je m'y accroche.
Mon verbe porte
Des cordes au cou,
Et ma langue encore vive,
Parle encore
Sans fatigue, parmi les sourds.

Le mot assoiffé doit
Tuer la soif

Amazigh est mon verbe.
Nul n'en veut.
D'aucuns disent que ce n'est qu'un rêve,
et m'abandonnent
en ajoutant :
« Jamais il ne se réalisera »
D'autres disent :
« Ton verbe porte un passé douloureux
Et les gens refusent
De partager ta souffrance »

Amazigh est mon verbe.
Il veut briser
Le temps du silence,
Embraser les cœurs
Semblables aux astres,
Unis
Dans nos cieux.

Traduction de Fatiha Lasri

 

Message posté par farid Mohamed Zalhoud

le 25.04.2009

 

Azul
Je viens de lire avec un grand intérêt et un immense plaisir les extraits poétiques postés sur ce très bau blog à propos de feu Dadda Ali Azayku l'historien,poète et militant amazigh et je voudrais en guise de remerciements poster un poème de Dadda Ali que j'ai traduit et dédié à ses enfants Tilila et Ziri.
Tanemmirt
Farid Mohamed Zalhoud



Ombres


Dédié à Tilila et Ziri,enfants de feu Ali Sidqi Azaykou




Les astres sont témoins des nuits obscures
La lune se fait rare au seuil des cieux
Mon dieu!Me dis-je;elle part à l'aventure
Me lâchant à mon insu sur les lieux !
Jamais la terre ne se verra en crues
Les cieux balancent au silence le refus
Des sillons,ils ont opérés
A même d'assoiffés prés
Pourquoi me trahit la parole quand je dis
N'avoir nulle récolte sur la terre d'autrui ?
Mon oeil ne tarit quère et j'ai reconnu l'indice
Le lieu du guet s'est écroulé en délabré édifice
L'eau depuis lontemps manque et les gens
Ne font plus qu'épier de près d'autres gens
Moi,mordu par le céraste,je ne le serai jamais
Son poison en coeur sève de vie,il a entamée
Si elle ne se dresse sur sa racine;existe-t-elle, la fleur?
S'il se lève le soleil sur les chemins cache les hauteurs
Nous sommes loin des lumières d'antant
Pourquoi me fait défaut la parole quand je dis
Moissonnons allons glanons de notre champ
Le Bien même sans y avoir remis de semis ?



NB:
Poème extrait du recueil"Timitar"(Signes) de feu Ali Sidqi Azaykou
Traduction de tamazighte(berbère) par Farid Mohamed Zalhoud Amedyaz

 

 



06/11/2008
5 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 36 autres membres