- Khitouche Rabah
Khitouche Rabah
Le poète de l ' errance !
Biographie : Khitouche rabah est né en 1961 au village n'Ath Abdellah Ouali dans la commune n'Ath rached ouali.
Rabah est issu d'une famille pauvre ; la rudesse de la vie et la misère forgèrent l'enfant qui, à huit ans, se mît à faire ses premiers pas dans ce qui allait être par la suite révélé comme un don poétique.
D'emblée, Rabah composa :
- Anfiyi ; comme s'il voulait dire à la misère : laisse moi vivre mon enfance comme tous les enfants du monde, tu as tout pris à mes parents ; je me battrai pour que le sort que tu leur as réservé ne soit un héritage de père en fils.
- Dacu lad smuqulem dgi, est une illustration de la révolte de Rabah contre la misère lui qui refuse le mauvais regard des gens pour le fils de pauvre qu'il est.
- Tiqit idammen ulacits, vient confirmer la hargne de Rabah à défier la peur ; il ne ressent plus de sang couler dans ses veines pour craindre les hémorragies. Pas de larmes non plus, Rabah combat son chagrin par le rire lui qui fait ses premiers pas à l'école primaire du village celle qui lui apprend les coulisses de la vie.
- Au collège d'Ath Leqsar, Rabah composait des poèmes humoristiques, histoire de redire à la pauvreté : je suis encore debout, la poésie est ma richesse, le rire est mon arme fatale contre les tiennes, la peur a changé de camp !
- Rabah rejoint le lycée au début des années 80, période chargée en évènements puisqu'elle coïncide avec le printemps berbère. Il composa un poème intitulé « izamwen » qu'il dédie à ses jeunes révoltés contre la pauvreté culturelle et le déni identitaire. Mais Rabah ne quitta pas son style, son arme qui chassa la peur d'autrefois, le rire et l'humour font de lui un gars apprécié et estimé de tous à l'internat.
Sebaâ snine di l'internat,
Loukan deg chanti neghna,
Oulach ezher a yarrache!
- Après, Rabah entre dans le corps de l'enseignement, les folies de jeunesse terminées, il revînt à sa propre nature d'un révolté puisque sa poésie change de style. Du rire à la tragédie, le poète retrouve son vrai combat,celui qu'il déclara à la misère et la privation, mais cette fois-ci, un autre ennemi s'en mêle : tayri nelhif du ghouru.
Ses démêlés avec tayri le poussent à conquérir le domaine de la chanson, histoire de transmettre ses sentiments à celle qui ne voulût guère comprendre ses regards. Il édite un album de six chansons toutes dédiées à tayri parmi lesquelles on peut citer ahkem asafu bwalnim qui est très appréciée dans la région.
Rabah Khitouche a écrit et composé plusieurs chansons qu'il n'a pas encre éditées.Il a aussi offert certaines d'entre elles à Rachid Lounici d'Ath Laâziz .
Parlant de la chanson kabyle actuelle, Rabah Khitouche constate avec amertume que certains chanteurs versent dans la reprise et le plagia pur et simple puisqu'il déclare qu'une de ses muisques a été chantée sans son aval par un chanteur de la région.
En 1981, il entre à la radio avec la chanson « anida lulagh » et en 1989 avec la chanson « fatiha » depuis, toutes sont compositions sont rangées dans un tiroir en attendant des jours meilleurs.
tawaγit
ur umineγ akka aytebγiḍ,
assen mi kmesnaγ.
ḍ lamalyek ay telliḍ,
ḍi ljentim kečmaγ.
ifasniw čudden selxiḍ,
turziyi tayrim.
iw meḥbus tebniḍd lḥiḍ,
teldiḍas ulim.
assa kulleč iweεṛiyi,
iweken aḍ fehmeγ.
tuγikem tḥemleḍiyi,
a tinna ḥemleγ.
etrwleḍ tejjiḍiyi,
assen mi kmumnaγ.
mi menniγ tenniḍiyi,
yessek la laεbeγ.
Akka ay teḍṛra ḍelγafel,
yezgan yetsargu.
nek yetsaṛajun deg uḍfel,
ḍi smayem unebḍu.
uliw tabburtis temḍel,
tayri ḍa γuṛṛu.
mas ulim aḍa mimel,
amtsid yessefru!!
Mot de l'administrateur: Que dire aujourd'hui de Rabah Khitouche? La quarentaine passée,le poète est à la croisée des chemins; il se cherche encore comme s'il voulait revivre l'enfance pour son innocence, la jeunesse pour ses folies et tayri pour ses blessures et déceptions!
Aujourd'hui aussi,Rabah le citoyen, est un père de famille sage et forgé qui construit l'avenir de sa petite famille et celui de ses élèves à l'école.Quelle noble mission!