Slimane Ouali

Biographie: Pour ceux qui ne le connaissent pas, Slimane Ouali est un poète originaire du village de Boumnazel, né en 1974.

Slimane est né poète, puisque dès son jeune âge il commença à composer ses premiers essais poétiques dans l'intimité et loin des regards des siens. D'ailleurs, même dans les milieux poétiques de la région slimane n'est pas trop connu pourtant  ne manquant pas de talent, mais c'est à cause de cette timidité d'un villageois réservé qu'il contint ses  émotions et n'a pu laisser éclater toute la splendeur de l'image poétique de son verbe.

Ecouter slimane parler,  on a une certaine envie de rester immobile,ne rien dire de peur que la musique du verbe ne soit altérée où le moindre mot est fausse note.

Grâce à Ali Mennas, grand poète et ami de Slimane, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir un autre ténor de la poésie du terroir jusque-là inconnu des initiés de la chose poétique.

Ce jeudi 11 décembre, j'ai  dégusté une poésie raffinée pleine d'imagination et de philosophie que le poète a brillamment récitée. la diversité des sujets, mêlant l'honneur à la misère, l'amour à la trahison, l'amitié à l'adversité, un tas de métaphores sur ce que doit être un homme digne qu'il soit riche ou démuni. Slimane entama sa narration par tamachhuts, histoire de nous introduire dans son monde mystique, puis il passa à taferka, une affaire d'honneur, elle ne se vent, ni elle ne s'hypothèque, en passant par touyat, puisque sans elles l'homme est seul même s'il possède une arme de guerre. Il revint à tiloufa celles qui forgeant l'homme pour qu'il devienne dur comme dkir lui léguèrent  tamusni pour que sagesse l'emporte. Tout au long de son chemin sinueux, il apprend à être un bon assegad pour cueillir el ghella de son labeur et savoir distinguer akurfa de la bonne graine.

un jour, il voulut raconter  tavadnit à un confident, celui-ci s'avéra par la suite, une source de leghdar, un compagnon de lekdev qui alla chez akheggad pour lui coudre un habit, mais est-ce le costume qui cache eddel qui ruisselle de son visage tel timikua de sueur?

le poète continuât sa longue traversée dans le temps, et se rappela d'un jour de l'aid, où il passa devant la djamâa, imghoufar de l'hypocrisie se serrèrent  les mains comme de vrais frères, mais, n'a-t-on pas dit que idoudan de la même main ne sont jamais identiques?  Amedyaz revint à la réalité, et  moi, ali mennas et tous eux qui écoutèrent  tamachahuts partâmes dans un rêve qui n'est  finalement que réalité, cette même  réalité que slimane nous transforma en profond rêve, mais ce n'est que réalité! et c'est ainsi que nous nous séparâmes sur un goût  inachevé car on dit que tamachahuts ne se raconte que la nuit.Un jour, slimane  nous cherchera, et nous dira anidakoun a yemdyazen, a widak yarja wevrid, avrid idoul, haggit aâwine, tamachahuts ad  tughal ,ahat ad moussa i  âammaren la tsid yahkun, nagh ad kaci nath saâdi last ifakken, wa dilin wid la syeslen segw widek yerja wevrid am achour nat daoud  i   wakken ats fak aken ilha, ahat, at tili  tighri id gren imezwura yeçvan  daâu, nagh  Mohand Arezki  fellas yeâfu rebbi, la yilin  dafud i widek tarja tikli, degw vrid imedyazen  .

En toute honnêteté,  j'avoue que tu es un grand poète.

Ak ihrez rebbi a Slimane.

Tmachahuts : ... conte de fée.

Taferka : Champ, parcelle.

Touyat :Épaules, appui.

Tilufa :Ennuis, porblèmes parfois l'on désigne des angoisses.

Dkir : Acier inoxydable.

Tamusni :Sagesse. ( tusna: savoir) parfois assimilé au bon sens.

Asseggad : Chasseur, sens péjoratif braconnier, parfois désigné pour appât.

El ghella : Fruit, moisson, cueillette.

Akurfa : Déchet, ivraie.

Tavadnit : Secret, confidence.

Leghdar : trahison, traîtrise.

Lekdev : Mensonge.

Akheggad :Couturier.

Eddel : Déshonneur,mépris, mesquinerie.

Timikua :Gouttes.

Imghufar :Réconciliés.

Idudan : Doigts.

Ighri : Appel, cri.

NB : Tous les mots en bleu sont des titres de poèmes de Slimane Ouali.